samedi 18 février 2012

De Kovalam a Rameswaram

Allez, j arrive enfin a quitter la torpeur de Mahabalipuram. Retour a ma premiere etape, Kovalam, a 30 km d ici, ou habite mon pote surfeur Murthy. J y passe 2 jours en attendant mon bus pour Rameswaram.

He bien il ne s y passe pas grand chose. Beaucoup de touristes en fait, mais indiens seulement. Le village est tranquille, si l on oublie le bruit, le trafic routier et la pollution, sans lesquels on ne serait plus en Inde...

Micro-surf matinal (30cm glassy qui passe tout juste en longboard) dans l eau qui sent toujours le riz. Je commence a etre assez doue pour reperer les crottes de pecheurs sur la plage ; faut dire qu une fois qu on y a mis le pied, on s en rappelle... Murthy me dit aussi d eviter autant que possible de marcher sur le sable une fois dans l eau, et me raconte des histoires de piqures de raies qui ne me mettent pas a l aise!








La plage et sa dune... d`ordures
















                                               Et y a pas que des raies! Brrrrr.... Bon, normalement pas de requins, c est deja ca
 Comme il n y a pas grand chose a faire, je pars visiter la ferme de crocodiles a 10 km. C est interessant et impressionnant. Encore des betes qu on n a pas envie de deranger dans leur environnement naturel, decidement!

     Une petite baignade, ca vous dit?
Encore de jolis sourires, et une occlusion dentaire a faire palir un orthodontiste







La rue de mon hotel, avec sa grande mosquee, qui n hesite pas a envoyer des watts a n importe quelle heure de la nuit!

Espace ``vert``, ou chevres, vaches et poules peuvent brouter papier et plastique en toute tranquillite


 Je passe aussi du temps a flaner au gre des ruelles du village des pecheurs, juste a cote. Plus je rencontre de monde, plus je me rends compte que je ne suis vraiment qu un portefeuille sur pattes. 
C est un peu toujours le meme scenario : ``Hey mon ami, viens, assieds-toi, bois un the avec nous, t as de beaux cheveux, tu viens d ou?`` etc..., jusqu a ce qu on me presente une belle collection de coquillages sculptes a la main et disponibles a un ``tarif special pour moi``, ou pire, un gars malade qui n arrive plus a nourrir sa famille, et ``que je dois aider``...
Je comprends que la vie n est pas facile ici, mais je ne suis ni Cresus, ni Mere Teresa, ni Jesus, malgre les apparences.
Moi qui etais venu chercher des rencontres authentiques, je commence un peu a desesperer et tout ce cirque m enerve un peu. Impossible de determiner qui est honnete et qui cherche a profiter de vous ; le risque etant de finir par se mefier de tout le monde. C est dommage.
Cerise sur le gateau, je fais quelques rencontres de gens vraiment pas interessants, du genre ``la musique a Chennai (leur ville)? On sait pas, car tout ce qui compte, c est boire, fumer et les filles!!!``. Et les types disent ca avec serieux... Je passe mon chemin vite fait.

Moi qui me representais jusque la les indiens comme un peuple incarnant respect et raffinement, je desenchante un peu. Mais je garde espoir car je n ai encore rien vu finalement.

C est sur cet arriere gout un peu amer que je quitte Kovalam pour Rameswaram, esperant trouver autre chose.

Avant de prendre le bus Chennai-Rameswaram, je me rappelle un passage du guide du routard : ``evitez les bus de nuit, les chauffeurs se shootent tous plus ou moins au Bhang pour tenir le coup. Resultat : une dizaine de morts chaque nuit``. Et on part un Vendredi soir, pour 12h de trajet, glups.

 Heureusement, regardez qui veille sur nous sur le pare-brise!
On ne peut pas dire que je passe une excellente nuit, pour cause de stress. N empeche, c est la premiere fois que je prends un bus couchette, et c est la grande classe! Mises a part la conduitre violente et la forte odeur d urine qui emane de je ne sais ou pres de mon oreiller, c est le grand confort.


 RAMESWARAM


Comme je le disais, Rameswaram est une ville tres sacree en Inde, un peu l homologue sud de la mythique Varanasi (ou Benares).
La encore, plein de touristes indiens, surtout des pelerins, et pas un blanc a l horizon. Premiere galere : trouver un logement un samedi dans ce lieu litteralement envahi de pelerins. Je mets du temps car tout est plein a craquer, mais ca finit par passer.


Balade dans les rues ou comme d habitude, je constitue une attraction de choix pour les jeunes indiens. Et une fois que quelques uns ont ose vous aborder, tous les autres les imitent. Pire que des piranhas! Mais c est tres marrant, et pas question d argent ici. Pure curiosite.








 Je rencontre un peu plus loin Kanan et Kalyan, 2 pecheurs avec qui je sympathise un peu. Tout de suite, ils m emmenent me faire benir par un Sadhu. Le gars est une sorte d ermite qui habite le crematorium du coin. Seul, grande barbe et dread locks, il est assis dans les cendres, 2 cranes humains a ses cotes (et pas en platre hein!) et medite toute la journee. Par respect, je ne me risque pas a demander l autorisation de prendre une photo, mais ca aurait valu le detour.
Il prend un peu de cendres humaines qu il m applique sur le front, profere quelques incantations mystiques et m offre 2 bananes... Voila, je suis protege, ou peut etre purifie, enfin je ne sais pas trop, en tout cas ca y est!





 Petite procession pour finir la journee : chars, elephants et musiciens. Je sens que cette ville rescelle bien des surprises et des secrets.










Demain c est plongee et peche avec mes 2 amis improvises dont seul l avenir me dira s ils sont interesses par notre rencontre ou par mes euros...

mardi 14 février 2012

Mahabalipuram, la routine tranquille...


Comme l indique le titre, je commence a trouver mes reperes ici! C est petit alors tout le monde se connait rapidement. 
Malgre ca on essaye toujours de vous grapiller une roupie par ci une roupie par la, en vous vendant n importe quoi ou en vous rendant mal la monnaie. `sont parfois culottes meme! Idem dans les files d attente ou il faut la jouer serre. Il parait qu il faut s y habituer et que ca fait partie de l Inde. N empeche, entre le bruit, les odeurs, les mouvements de la rue et le harcelement commercial, ce n est pas du genre reposant! Heureusement il y a des havres de paix, comme derriere les vagues ou au Shanti Cafe.


Les bad boys du Shanti Cafe en plein labeur, juste au dessus de la plage


Du coup je commence a faire partie du decor et on me retrouve a passer du temps dans les magasins, assis a discuter avec les commercants. 
J entreprends la sculpture d un gecko (le grand classique pour les touristes qui veulent prendre des cours), sous la direction de mon maitre, Mourougan. En officiant par terre devant son magasin, me voila devenu un veritable appat a touristes : "Oh regardez, un blanc qui taille des pierres"... Mourougan n a alors plus qu a les inviter a visiter son exposition! En contrepartie, je negocie un petit coca apres chaque bonne vente (rares).

Ben malgre la pierre tres tendre, le travail est plus long que je ne le pensais! Et encore, j ai quelques restes de sculpture sur cire datant de la fac. Bref, je termine mon petit lezard  en plus de 10 heures ; degrossir, faire des conneries puis les rattraper, affiner, detailler, poncer puis polir. Apres tout ca, j ai vraiment du mal a imaginer comment ils ont pu sculpter tous ces monuments colossaux en granit (qui est de surcroit une roche vraiment dure!!!).                                                           Mon "chef d oeuvre" a droite



Je rencontre Sanny, une finlandaise qui vit ici depuis des mois pour faire une these sur l influence du tourisme sur l art de la sculpture (he oui, faut se mefier du Ganesh soi-disant traditionnel qu on vous vend dans les lieux tres touristiques!). Elle m invite a manger chez une famille du cru, par terre avec les doigts, au milieu de plein de gamins qui courent dans tous les sens, c est tres sympa et tres bon.
Mais comme tous les etrangers qui ont passe beaucoup de temps ici, Sanny commence a etre saturee du harcelement commercial indien.







La folie des indiens venus de Chennai pour le WE. Comme les indonesiens, ce sont de grands fans de photos, et c est encore mieux avec un blanc dessus! Toujours aussi marrant!

Voyez comme ils tiennent la pose...




















Il n y a pas que les vaches qui recuperent les dechets!
Les singes sont hyper agressifs et font encore plus peur que les nombreux chiens errants






 Une des milliers de sculptures impressionnantes qui pullulent le long des rues de Mahabalipuram.



Il est temps de passer a autre chose. L ambiance a beau etre agreable et relax, c est un peu eurodisney sur les bords et quand j entends les autres voyageurs evoquer leurs aventures, j ai l impression de passer a cote d une infinite de decouvertes.
J aimerais bien pouvoir improviser un beau periple en train, mais ici tout les voyages sont complets 10 jours avant le depart. Snif, il faut donc planifier, et le choix est dur!!!! Plutot le Kerala, Goa, l`Himalaya, ou le Rajasthan, et plutot en avion, en bus ou en train???. J opte d abord pour Rameswaram, une des villes les plus sacrees du Pays, entouree de mers, toute proche du Sri Lanka et encore tres peu prisee par les etrangers, a 12h de trajet seulement. Mon deuxieme choix est Hampi, 36 heures de transports plus loin, c est un immense sanctuaire qui abrite 2000 temples dans une nature magnifique, et que tout le monde m a recommande.Tout ca plutot en train qu en bus, histoire de ne pas trop reduire mon esperance de vie.

Mais d abord, direction Kovalam a 20 km ou je rejoins mon pote surfeur Murthy, pour y faire je-ne-sais-encore-trop-quoi pendant 3 jours.

A + !