jeudi 8 mars 2012

Welcome to Sri Lanka!

Ayubowan! (Bonjour, ou litteralement ``longue vie``)


Petit vol tranquille depuis Chennai, jusqu a 15 minutes avant l arrivee, quand l avion est pris dans de violentes turbulences. Ca secoue dur, on a l impression d atterrir dans une foret de sequoias en pleine montagne! On se croirait dans un film, avec les lumieres qui clignotent, et des gens qui commencent a crier... Mais bon, on ne va pas mourir avant d avoir vu le Sri Lanka, quand meme! L hotesse me confirmera que c etait plutot severe, mais  c est la routine pour elle... Quant a moi, je pense que je ne refuserai pas un bon apero avant de remonter dans un avion!

16h30 : Je debarque dans l inconnu et je ne sais meme pas encore ou j ai envie d aller! J ai ``oublie`` de jeter un oeil a mon lonely planet avant de partir. Mais fort de mon experience indienne, je ne me laisse pas intimider par le Sri Lanka, que certains routards boudent car le pays est repute ``trop facile`` : on m en a souvent parle comme ``l Inde sans ses inconvenients``. Ca sonne plutot pas mal je trouve, et je me sens d emblee en confiance. En plus, la majorite religieuse est bouddhiste, et les gens sont donc supposes etre tres zen et accueillants. En fait, ca se sent immediatement a la sortie de l aeroport : les voila les sourires que j ai eu tant de mal a trouver en Inde!

Je refuse la facilite et surtout le tarif des taxis et monte dans la navette gratuite de l aeroport. J ignore ou elle va, mais comme je n ai pas de projet, je n ai pas grand chose a perdre!
Dans le bus, je rencontre Dickson, un local qui rentre de Singapour, charge de cadeaux pour sa femme et son fils. Il me propose de venir chez lui, et comme il a vraiment l air sympa, je le suis.

Voila comment je me retrouve, apres plusieurs heures bus, a passer ma premiere nuit dans leur maison familiale, a partager leur repas et leur... french Brandy ramene de Singapour!
Je n ai aucune idee d ou on peut bien etre dans le pays...




Dickson, son fils Shane, et sa femme Pereira, enceinte jusqu au cou... D ici la fin de mon voyage, la famille se sera agrandi!


Un debut d otite me travaille : ca m apprendra a surfer a la sortie des egouts indiens avec les oreilles pleines d exostoses. Je file a la pharmacie ou on me file de la vitamine C et 2 gelules d amoxicilline, traitement guere convaincant...
Je consulte quand meme un medecin le lendemain : apres 1 minute 30 d auscultation le diagnostic est sans appel : ``no ear infection at all, but throat infection``. Il n a meme pas examine mon oreille! Du coup, j ai un paquet de gelules parfois non identifiees a manger, mais heureusement, Nicoco est la pour une consultation plus rassurante par e mail!
Du coup on verra plus tard pour le surf, mais ce n est pas grave, car il y a plein d autres trucs interessants a faire.

Le deuxieme jour, on bouge a Bentota, cite balneaire ou la famille possede un petit hotel plante dans un cadre idyllique, sur la rive d une immense lagune... Dickson me fait un prix d ami : 1000rp sri lankaises la nuit (env 6 eu), soit le tarif qu il fait aux ``couples sri lankais de passage pour 1 ou 2 heures``.









Comment dire... La vie y est si paisible! Le soir, on part en barque sur la lagune pour un apero/repas au clair de Lune. Demain, c est  ``Poya day``, c est a dire jour de pleine Lune et donc ferie.
On boit de l arrak, alcool de noix de coco a 33% et on rigole pas mal.
Bandara, le tres cultive maitre d hotel, docteur en anthropologie politique, specialiste du conflit cinghalais/tamoul et ami du president sri lankais, m apprend plein de trucs. Il a etudie a Jokjakarta, ville javanaise qu on a visitee avec Thomas, et du coup on cause meme le bahasa indonesia! Certains sri lankais semblent etre de grands voyageurs.



Les voisins debarquent plus tard, et on passe une partie de la nuit a pecher : un filet leste est lance, puis immediatement recupere a la nage. Ensuite, y a plus qu a recuperer les poissons pris au piege. Et  y en a un paquet!
Les flics passent, regardent, font un grand sourire et un signe amical de la main, puis disparaissent. Contrairement a chez nous, ils ne sont pas la pour assurer la repression de la population, mais bien pour l aider... En tout cas, c est ce qu ils revendiquent et aussi ce que j entends dire partout.
Tout le monde est sympa et souriant. Meme les alligators seraient ``friendly``! Quel pays merveilleux!
On boit ensuite pas mal de totty, alcool de noix de coco fermente maison, qui une fois distille, donne l arrak. C est totalement illegal, mais ``mama kaa maa thi ra bonne`` (j aime boire du tooty)!!!










On visite la ferme des tortues. Elle rachete les oeufs trouves sur la plage par les pecheurs pour eviter qu ils ne soient manges par des humains, puis elle relache les bebes tortues apres eclosion.

Hehehe, c est pas la grande classe, ca, peut etre? 

Comme en Inde, certaines filles ne sont pas farouches : ``Hello, you are beautiful, where are you from?``
Certaines sont vraiment tres jolies, mais ici encore, c est mariage sinon rien. C est a voir... En tout cas, tout le monde me dit que je suis le bienvenu si un jour je veux fuir mon pays qui prend, d apres ce que j ai encore lu sur le net aujourd hui, des orientations politiques toujours plus inquietantes...






Encore de l arrak et des balades en barque sur la lagune entouree d une jungle luxuriante...




...Et des familles qui se bousculent pour m inviter a partager un the ou une noix de coco...

Ils ont vraiment l air trop contents de m avoir chez eux (meme s ils ne sourient que rarement pendant les photos), et ca tombe bien, je suis trop content d etre chez eux!






Oui, ce pays s annonce plus que merveilleux. Les sri lankais font une affaire personnelle de ma securite et de la reussite de mon sejour. Par exemple, alors que j ecris ces lignes, je suis escorte par Dickson et Bandara. J espere juste qu ils ne seront pas trop etouffants quand meme!
Tout a l heure, c est massage ayurvedique (medecine traditionnelle a base de plantes) en perspective. En esperant que ca vienne a bout de mon otite!

A bientot!

dimanche 4 mars 2012

Flower power a Hampice and love




Hampi


He bien je crois que le titre resume pas mal l ambiance locale!
Je suis heberge a la ``Sudha guesthouse`` ou l atmosphere est vraiment paisible et sur le toit de laquelle des nepalais tiennent un petit restau peu frequente. Quelques matelas par terre qui donnent a chaque fois envie de passer la journee entiere a lezarder, et en particulier en milieu de journee, quand la chaleur rend toute activite physique difficile.

Mais ce serait vraiment dommage de passer a cote de ces paysages incroyables et de tous ces temples. Du coup c est balades matin et soir, derriere le guidon de mon velo.

                            



   Pas mal de singes partout, qui auraient colonise le site suite au tournage du film Hanuman. Vraiment marrant d observer leur comportement parfois tres proche du notre.
 Encore de belles couleurs!                                            Il parait qu il ne faut pas rater le Holi festival qui a lieu chaque annee un peu partout en Inde ; sur fond religieux, les hindous s aspergent mutuellement de poudres colorees et de parfums dans la rue. Le paroxysme du ``bain multisensoriel`` que j evoquais l autre jour?                                                           Helas, cette annee, la fete tombe le 8 Mars ; je serai tout juste arrive au Sri Lanka et je crois que le Holi festival est moins suivi la-bas...

                                               Vandalisme ou metissage culturel?




 Comme partout en Inde, il faut rester vigilant des qu il est question d argent : toujours demander le prix avant de consommer le moindre the, bien verifier qu il n y a pas confusion (volontaire?) entre ``eighteen`` et ``eighty rupees`` et toujours tout recompter. L indienne pourtant toute gentille qui m heberge ira meme jusqu a trafiquer le carbone de ma facture pour tenter de me compter une nuit de plus!


Entre autres activites, ``Shanti``, l elephante qui vit dans le temple principal se fait toiletter dans la riviere certains matins. Assez impressionnant, mais la pauvre serait surement plus heureuse dans la nature plutot qu enfermee dans un temple a longueur de journee, enchainee a de gros piliers. Comme en Indonesie, les animaux sont souvent assez mal traites, meme s ils sont presque tous consideres comme sacres.



Une fanfare sillonne regulierement les ruelles du village, suivie d un petit cortege aux allures de procession religieuse. C est l une des rares fois ou il m est donne de voir des indiens musiciens (la 2eme), moi qui pensais trouver de la musique karnatique a tous les coins de rue... Et quand on leur demande ou on peut assister a un bon concert, ils repondent qu il faut s orienter vers les centres culturels des grandes villes.
Je suis assez decu!
Meme les vendeurs d instruments locaux semblent plus s interesser a la pop un peu niaise de chez nous, qu a leur musique pourtant tellement riche...
En fait, il semble que la musique traditionnelle soit ici consideree comme la musique classique en occident et donc qu elle reste cantonnee aux conservatoires et salles de concert specialisees.





Hehehe... He oui, je suis toujours une vraie bete de foire avec mes cheveux etranges ; les seances photo sont nombreuses et il faudrait que je songe a demander une retribution de quelques roupies a chaque pose!










Les gamins sont vraiment adorables, jusqu a ce qu ils se mettent a vous demander avec insistance des stylos, ou a defaut quelques roupies, tout en fouillant sans gene dans votre sac... Les bonnes habitudes se prennent tres tot ici!












La majorite des temples de cette ancienne ``cite d or`` a ete detruite lors des invasions mogholes au 16e siecle, mais il y a encore de beaux restes, un peu partout dans les collines.
















Apres 4 jours vraiment tranquilles passes a ``Hampi bazar``, le village sur la rive droite de la riviere, ou l on trouve commerces, temples et guesthouses, je me decide a emprunter le bateau local pour rejoindre la rive gauche. Tout le monde me l a recommande, en insistant sur le cote ultra-relax du coin...
J y traine 2 jours avec une francaise vraiment sympa.

Effectivement, c est different ici!
Disons-le clairement : on n est plus en Inde! Il y a au moins 50% de blancs et toutes les langues vivantes doivent y etre representees. On y trouve 1 rue, flanquee de multiples guesthouses toutes aussi ``flower power`` les unes que les autres, quelques restaus, des loueurs de motos, et pas grand chose de plus.
On loge dans des huttes a Gopi guesthouse, pour 150 rp (2 euros 30) la nuit. C est tres sommaire mais largement suffisant, si l on s accomode des araignees un peu filppantes qui affectionnent particulierement mon oreiller, des ecureuils qui font chaque nuit de nouvelles crottes sur ma moustiquaire, et que l on ne pense pas aux scorpions, scolopendres et serpents qui traineraient de temps en temps, selon les dires des locaux...

Dans le tranquille jardin de la guesthouse, trone le restau, centre nevralgique du lieu. On y rencontre toutes sortes de gens, au discours parfois si deconnecte de notre occident, qu il m arrive de penser a leur sujet : ``toi, t es peut-etre reste un peu trop longtemps en Inde!``. En tout cas, l ouverture d esprit est maximale ici, on apprend plein de trucs, et la musique tres cool, souvent de l electro indienne, est de circonstance!
Tout comme il parait que l Inde donnerait une image de ce que pouvait etre le Moyen Age en occident, la rive gauche de la riviere semble se souvenir de l epoque des hippies, dont certains n ont jamais redecolle d ici depuis les annees 70!






 Des animaux pas comme chez nous, et encore des couleurs qui petent!










 Je recroise par hasard un allemand que j avais rencontre a Mahabalipuram. Il veut de l aventure, alors on part en expedition le long de la riviere vers les chutes d eau, en mode ``man vs wild``. Un peu d escalade, un peu de natation et l apres-midi est vite bouclee. On n apercoit ni crocos, ni serpents, ni pervers exhibitionniste mais on se mefie beaucoup car tout cela est possible par ici!

Pour ce qui est des crocos, je me demande de plus en plus si ce ne sont pas simplement des histoires pour inciter les touristes a emprunter les bateaux pour traverser la riviere (10 a 20 roupies selon l humeur et l age du capitaine), plutot que de le faire en marchant... Il faut dire qu ils sont 2-3 barques a detenir le monopole des voyages trans-riviere et a brasser un max de pognon! La mafia locale quoi...






La nature aussi sculpte d etranges rochers dans le lit de la riviere


On ne se lasse jamais des couchers de Soleil (he oui, les nuages sont tres rares!), du haut des collines surplombant le site. Ici au-dessus du grand lac artificiel tout proche.
Ici aussi j abandonne rapidement mon expedition solitaire, peu rassure par les messages de mise en garde de la police contre les vols, et par tous ces types un peu louches qui trainent sur les sentiers et qui n hesitent pas a me suivre, disparaitre, reapparaitre...
 
Sunset memorable aussi au Hanuman temple. 600 marches pour y parvenir, mais ca vaut le detour. La haut, vue splendide sur les alentours au milieu des singes, qu il vaut mieux toujours avoir a l oeil. Quand tous les autres touristes sont partis, on assiste dans le temple a une ceremonie ou les hindous chantent des textes religieux pendant des heures, au rythme de diverses cloches. Ambiance mystique!



Petite video qui rend bien compte de l ambiance oppressante qui regne a la guesthouse...



Oui, c est vraiment a reculons que je quitte Hampi! D autant plus que j ai finalement rencontre quelques musiciens : un saxophoniste blanc qui habite ici depuis 33 ans, et Gali, un indien qui tient un music shop.
On improvise un petit boeuf en attendant mon rickshaw pour la gare...
Et c est reparti pour 18 heures de voyage! Train de nuit (ou c est toujours autant n importe quoi) et bus.
Direction Mahabalipuram ou je vais recuperer ma planche chez Murthy et passer mes derniers jours indiens...

















Et encore de la foule et des indiens qui bourrinent. Il faut jouer des coudes pour descendre du train, car ici c est la loi du plus fort et si vous ne luttez pas contre les passagers qui montent, vous ne descendez pas! Indian rules...
Je ne suis pas specialement ravi de repasser par Chennai la titanesque, que je rebaptise Chennai la puante. Je ne sais pas si c est du a la chaleur particulierement intense aujourd hui, mais l odeur y est par endroits totalement insupportable, a se gerber dessus, vraiment degueulasse!

Et je replonge dans la douce routine de Mahabalipuram pour 2 jours et demi. Je suis sensiblement ralenti par la fatigue du voyage et par une petite turista (meme les indiens m avaient mis en garde contre la nourriture vendue dans les gares). Ca ne m empeche pas de retrouver les potes que je m etais fait ici il y a quelques semaines et de surfer les petites vagues (50cm parfois assez joli). Par contre, c est par moments infeste de meduses qui brulent dur! Un japonais est meme oblige de sortir de l eau apres s etre bien fait attaquer le visage. Ca ne donne pas envie de mettre la tete sous l eau, et je prefere attendre les vagues allonge sur la planche plutot qu assis avec les jambes qui trainent sous la surface...




Les locaux ont bien compris que j avais emmene une de mes tres vieilles planches sans forcement avoir l intention de rentrer en France avec. Du coup, les propositions de rachat en tous genres affluent et tout le monde est tres gentil avec moi! He oui, les surf shops ne courent pas les rues en Inde. J ai du mal a leur faire comprendre que j ai besoin de mon antique Booster pour le Sri Lanka, et puis ils sont beaucoup trop insistants et commercants a mon gout ; je prefererais la donner a quelqu un de vraiment honnete et qui ne me leche pas les bottes... En plus, les demandeurs les plus tenaces sont ceux qui ont deja plusieurs planches, recuperees aupres d autres voyageurs, et qui aiment vraisemblablement capitaliser sans pour autant partager.

Je rencontre des musiciens de Chennai venus faire quelques concerts dans les bars du village. C est marrant, ils jouent rock, mais leur musique incarne completement l indian style, sauvage, free et un peu kitsch a la fois. En tout cas ils se donnent a fond et ca fait plaisir! Je me joins a eux pour un boeuf orgue flute guitare chant batterie plutot psychedelique. 


Voila, demain je m envole pour de nouvelles aventures au Sri Lanka, et ca s annonce resolument surfistique! Surfer n etait pas mon but a la base, mais je vois de moins en moins comment je pourrais me priver de jolies vagues faciles dans de l eau a 28 alors qu il fait de toute facon trop chaud pour faire autre chose (et qu en Normandie il fait les temperatures que vous savez)!


A bientot a Ceylan!