samedi 14 avril 2012

Sweet home Normandie!


Par Ganesh! Ca fait du bien de rentrer a la maison! Merci a Anna et Clement d etre venus me chercher a Rouen, sans quoi ca sentait encore le plan galere...
Le lendemain de mon retour, j ai un rendez-vous pro chez une dentiste a Cherbourg. Allez hop, direct dans le bain, les pieds sur terre et la tete encore loin dans les nuages.

A peine sorti du cabinet, mon instinct me guide irresistiblement vers ma Hague adoree.
Le temps est magnifique et la chaleur du grand Soleil se mele a la fraicheur du vent de nord-est dans un subtil equilibre. Je me sens leger et j ai l impression de respirer comme ca ne m etait plus arrive depuis mon depart il y a 2 mois! Le printemps est deja la et me donne l occasion d improviser une petite cueillette sauvage ; nombrils de Venus, violettes, primeveres, lierre terrestre et plantain agrementeront le menu de ce soir.
Je retrouve les sensations normandes que j avais laissees la, presque oubliees, et celles-ci me revelent enfin tout le sens du grand voyage qui trouve de lui-meme sa conclusion, claire comme le ciel...
J achete sans avoir besoin de reflechir une baguette, du camembert et du cidre pour le gouter, et je prends d un coup conscience de ce qui m a manque durant les 2 derniers mois : l air, les odeurs, les gouts, les gens, les animaux, les paysages, la nature... Maintenant je le sais : aucun paradis ne vaut son propre chez-soi.

En fait, meme si je reve deja de repartir, je crois que plus je voyage, plus je suis normand!






A bientôt pour de nouvelles megasurfdestroy adventures !



dimanche 8 avril 2012

Dernieres gouttes de surf a Midigama et galere indo-cinghalaise de Colombo a Chennai!



Bon, j ecris maintenant depuis la Normandie, mais ma tete est encore au Sri Lanka, donc c est encore aussi authentique que si je redigeais de la-bas!

Il me reste 2 jours de voyage, et il est donc temps de regagner Midigama pour y recuperer mon telephone egare dans le taxi qui m a amene a Arugam Bay il y a 10 jours. Je retrouve l ambiance "mafia segregationniste" mais tellement surf paradise de Ram s guesthouse. Je n ai vraiment pas envie de rentrer et je veux profiter jusqu a la derniere goutte d ecume, jusqu au dernier rayon de soleil et jusqu au mon dernier nanogramme d adrenaline : l ambiance n est plus a 100 mais au moins a 2000% surf! Je ride comme jamais et ignore totalement le corail qui attend patiemment ses proies sous les gros tubes bleus de Ram s right ; je n ai pas grand chose a perdre et prend tous les risques, avec des recompenses de circonstance a la cle.
"I am Superman, yehaaaaa!"
Idem le lendemain ou finalement je reporte mon depart en tuk tuk de 24h pour pouvoir profiter encore et encore! Je suis d autant plus motive que j ai vu les conditions atmospheriques et marines qui m attendent en Normandie : le decalage du retour ne sera pas qu horaire, mais aussi thermique et surfistique!

En plus, le spot de Rams est en forme et le potentiel est la pour un maximum de sensations!


Les levres epaisses fracassent des planches tandis que le corail scarifie de nombreux dos, bras et jambes... Wahoooooo!

Et chose promise, chose due, je rends une derniere visite a mes amis de debut de voyage, Bandara et la famille Amarathunga sur la route de Colombo. Comme prevu, la famille compte desormais un membre de plus : bienvenue a Britney!

Apres un apero de depart, j embarque avec Bandara pour l aeroport de Colombo ; mon dernier trajet de nuit en tuk tuk dure plus de 2 heures et Bandara qui a decide de m accompagner pour illustrer une ultime fois l hospitalite cinghalaise, ne peut se retenir de s arreter dans un wine shop pour faire le plein de bieres pour la route (heureusement notre chauffeur reste sobre!).



Bad trip avec la mafia touristique gouvernementale Indo-cinghalaise


He oui, tout le voyage s est bien passe, et on peut presque par consequent dire qu il manque quelque chose... La traditionnelle petite galere du voyageur que j attendais presque depuis le debut arrive enfin!
Je vais essayer de ne pas trop detailler l histoire ici car elle est naturellement un brin compliquee et tres riche en rebondissements. Si vous aimez les casse-tete administratifs, bienvenue dans ce chapitre. Sinon je vous recommande de passer votre chemin!

Pour resumer, lorsqu on quitte l Inde, il est interdit d y retourner avant 2 mois. J ai prevu d y transiter, mais cette loi de "no re-entry" ne me concerne vraisemblablement pas puisque je ne fais que transiter par la zone internationale de l aeroport de Chennai sans devoir en sortir ; aucune condition de visa ne doit donc s appliquer. Mais a l  enregistrement de mes bagages, et apres debat entre les preposes de Sri Lankan Airlines, on me dit que je vais devoir recuperer tous mes sacs lors de mon escale a Chennai, pour une raison que j ignore. Je comprends donc que je vais devoir sortir de l aeroport et presenter mon visa... qui n est plus valable puisque j etais en Inde il y a moins de 2 mois!
On me declare donc, en toute simplicite et avec un petit sourire en coin : "sorry mister, you cannot go", et on m indique la marche a suivre : me galerer a Colombo que je ne connais pas du tout, faire une demande de "re-entry visa" et changer mes billets d avion, en m affirmant que le delai pour tout ca ne devrait pas exceder 1 semaine. Mais je bosse dans 5 jours en France et mon visa sri lankais expire apres demain! Je n en crois pas mes oreilles et tout ce que je peux faire maintenant, c est etre tres enerve et depenser 20 euros de taxi pour tourner 1 heure a la recherche d un hotel cher dans la capitale, hautement militarisee.

Le lendemain, j entame les demarches. Evidemment, l ambassade ouvre a 9h30 (enfin plutot 45) et ferme a midi. On m y dit que si je veux pouvoir quitter le pays demain soir, je dois revenir aujourd hui avant midi avec mon nouveau billet d avion, que je ne sais meme pas ni ou ni comment changer, puisqu il fait intervenir govoyages, air india et sri lankan airlines.
Direction donc les bureaux de sri lankan et d air india ou on me recoit toujours en me disant "oooh, visa problem" avec les memes petits sourires un peu narquois, qui semblent exprimer "on connait bien ce genre de situation, et toi on va bien te pomper ton fric, pauvre con de touriste, hehehe!".

Pour donner une idee de la situation kafkaienne ; pour obtenir mon visa, il me faut presenter un billet d avion a l ambassade, et pour obtenir ce billet, il faut que je sache quand j aurai mon visa, ce que l ambassade ne peut pas me certifier. De plus, Air India, qui se charge de changer la date de mon billet, a vendu le premier de mes 3 vols prevus a sri lankan airlines qui se reserve le droit d annuler ma reservation si celle ci n est pas validee suffisamment tot. Pour couronner le tout, mon visa sri lankais expire demain soir, et si je ne parviens pas a prendre l avion avant, j aurai tout gagne : je serai en situation illegale ici et aurai besoin de recommencer toutes les etapes administratives, en plus d avoir a demander une extension de visa sri lankais. Evidemment, dans 48 heures j ai un RDV pro en France avec une dentiste qui part en vacances dans la foulee...
Et si je rate le coche de l avion de demain, j aurai en plus de tout ca a attendre que le week end se termine pour que les differents bureaux rouvrent!

Bref, j ai d un coup une autre vision du Sri Lanka...

Dans mon malheur, j ai la chance de rencontrer un jeune anarchiste allemand qui semble s amuser autant que moi dans les differents bureaux. On decide de partager ma chambre d hotel (qui est en fait un hotel de passe) afin de minimiser les frais et de se soutenir mutuellement. Lui etait en Inde il y a 1 semaine et voulait passer quelques jours au Sri Lanka avant de revenir en Inde, ce qui est bien sur interdit. Sauf qu a sa sortie d Inde, plusieurs officiers de l immigration lui ont certifie qu il pourrait revenir sans aucun re-entry visa ni aucun probleme. Mais comme souvent dans ces pays, il ne faut faire confiance a personne, y compris aux specialistes. Du coup, meme sort que moi!

Je passe les details complementaires (encore plein de contradictions et d engueulades dans plein de bureaux), mais je suis maintenant convaincu que tout cela est un peu voulu et organise par les administrations indienne et sri lankaise, et ca se voit dans les sourires qui recoivent votre argent lorsque vous payez le re-entry visa, le changement de billet d avion, ou encore au moment ou on vous refuse a l aeroport, vous projetant sans pitie au coeur de la spirale infernale.
 Autre indice d ailleurs, a la sortie de mon avion a Chennai, l entree dans la zone de transit international est purement et simplement cadenassee, m obligeant effectivement a sortir de l aeroport pour y rerentrer 20 metres plus loin, et justifiant ainsi ce foutu visa. Tout ceci n est en fait qu un simple business, tres tres efficace je dois dire, puisqu il a permis aux 2 pays complices de me soutirer environ 300 euros en 2 jours, soit ce que je depensais en plus de 3 semaines en rythme de croisiere pendant le voyage.

A Chennai, apres une nuit blanche passee assis comme un clochard au milieu des dechets du parking de l aeroport (interdiction de rerentrer dans le hall plus de 3h avant le vol!), je teste un peu les officiers de l immigration, qui se contredisent tous au sujet de la necessite d avoir un visa dans mon cas. Chacun d entre eux affirme savoir, mais aucun ne me donne d explication valable, et surtout tous invoquent une raison differente : ils sont aussi perdus que moi!!! Bref, je suis content quand meme d avoir obtenu ce re-entry visa, sans lequel on m aurait peut-etre renvoye a Colombo, la case depart, mais avec un visa sri lankais tout fraichement expire, ce qui aurait signifie sejour en prison pendant quelques heures ou quelques jours...


Pour etre positif, cette onereuse, humiliante et stressante mesaventure m aura permis de decouvrir Colombo que je n aurais probablement jamais exploree autrement!

Quelques photos pour se reposer les neurones maintenant...












L autel christiano-bouddhiste de notre hotel de passe


























Importante propagande d apres-guerre (ou entre deux guerres?) dans les rues de Colombo, ou l on n aime pas du tout les americains!






























Et on ne lesine pas sur la puissance des images...















 Mon pote d infortune, Leo le punk allemand. Par provocation, il effectue les demarches d obtention du visa et le passage de frontiere avec un t-shirt "refugees welcome, bring your family!"

On passe une soiree biere, beedees et noix de betel a l hotel, pour oublier les incertitudes que nous reserve l avenir proche.
















 
Meme si on est profondement ecoeures par ce qui nous arrive, on est bien soulages d avoir pu obtenir nos foutus tampons! On les brandit ici fierement entre les rails et la plage de Colombo.
Le pere de Leo est tres ami avec un important politicien local, qu on a appele pour tenter de faire pression sur l ambassade indienne afin d accelerer la procedure d obtention des visas. On ne sait pas si ca a vraiment ete efficace, mais on est tires d affaire et c est le principal!










Retour long mais tranquille, supervise par Bouddha qui nous accueille ici a l aeroport de Delhi

















A+ pour la conclusion de tout ce voyage.


Vive le surf et mort a l administration!!!






























Surf alert a Arugam Bay, tea train adventures in the hill country

Hello, message un peu rapide car ca commence a sentir la precipitation de fin de voyage, snif!

Surf alert a Arugam Bay

Les previsions sont sans appel ; de la houle sud sud est va rentrer! Un taxi m emmene donc en urgence a Arugam bay sur la cote est. Arugam point est la meilleure vague du pays ; elle est mondialement connue et prise d assaut des le debut de saison. Mais voila, la saison surf commence habituellement plutot fin Avril et tous les hotels sont pour l instant vides, ce qui signifie des vagues d exception sans monde et des prix encore abordables... Je loge dans une guesthouse posee sur la plage pour 7 euros la nuit (donc deja relativement chere), et j y retrouve quelques surfeurs de Midigama qui ont flaire le coup de surf.

Des vagues de 200 metres de long presque pour moi tout seul! A certaines heures meme, ma solitude au peak n est interrompue que par une tortue ou un poisson volant qui passent... J avoue que les conditions generales sont assez incroyables, presque indecentes! Ajoutez a ca de belles dunes, de l eau vraiment trop chaude et le Soleil hyper violent apres 9h du matin, et vous y etes.
Le premier matin, off shore evidemment, je m offre le luxe extreme de m enfiler 4 tubes sur la meme vague... wahoooooo ok, je ne suis vraiment pas venu pour rien!
Le fond est rocheux et plat, mais on voit parfois de belles coupures, surtout dans les sections creuses ou ca peut etre hyper shallow quand les vagues sont petites.

En live ca donne ca : (faut se rappeler que c est relativement petit et que seul le tout debut de la vague fonctionne ; il parait que quand c est gros, c est au moins 4 fois plus long!!! )





Pour changer un peu on part parfois surfer a whisky point a 10 km, soit 20 mn en tuk tuk. Point break tres marrant sur fond de sable qui finit en close out backwash shorebreak, ce qui me plait bien!

Intrus a la guesthouse...

Anti moustique local, helas impuissant face aux enormes cafards qui rodent de temps en temps dans mon lit, et aux milliers de petites fourmis super speed qui vous grimpent sur les jambes des que vous posez un pied au sol de votre chambre.

Une copine allemande se fera reveiller au milieu de la nuit par un gros rat assis sur sa main...















Tea train adventures at the hill country


Apres 4-5 jours d oversurfing de folie a Arugam, il ne me reste plus beaucoup de temps avant de rentrer en France et il faut absolument faire un tour dans les montagnes, au centre du pays, car il n y a pas que la mer au Sri Lanka, et ce serait dommage de passer a cote du reste. Et puis mon corps ne sera pas contre une petite pause, ca fait au moins 15 jours que je surfe quotidiennement jusqu a saturation physique...


Bienvenue a Haputale, a plus de 1000 metres d altitude, ou la temperature est bien agreable! D apres ce qu on me dit, la saison des pluies a commence la veille de mon arrivee, donc le radieux Soleil matinal laisse place a la pluie tous les jours de 15h jusqu a la nuit!
Pas grave, il suffit de se lever tot pour profiter des merveilleux paysages de plantations de the dans une lumiere spectaculaire.



Dans les montagnes, je prends pas mal le train, qui est ideal pour rallier les principales villes du coin sans risquer sa vie en bus, tout en admirant les paysages et en rencontrant des locaux.

J oublie mon sac de souvenirs en descendant de mon wagon. Pas de probleme, il suffit d appeler la gare suivante pour qu ils me le reexpedient par le train suivant, sans aucun frais et avec le sourire. Y a des petits trucs comme ca qui sont bien appreciables ici.

Je passe une nuit a Nuwara Eliya (2000metres) surnommee "Little England", meme si a part le climat, je ne vois pas trop le rapport avec l Angleterre (un peu comme Pondicherry qui est supposee etre une ville frenchie en Inde, mais qui est en fait surtout une ville indienne je trouve!).
Il fait 10 degres le matin, et comme dans toutes les villes du Sri Lanka, il y a un paquet de wine shops (ces boutiques specialisees dans la vente d alcools et tabacs), toujours tres glauques!

Je visite une fabrique de the, et rencontre des paysans vraiment sympas dans les plantations.






A la gare de Haputale, ce tres sympathique homme de 82 ans m offre mon premier shoot tabac/noix de betel. Le mix est roule dans une feuille de je ne sais quoi avec de la chaux, avant d etre mache puis crache. Tout le monde fait ca ici alors allons y!
C est pas tres bon, l effet stimulant est assez discret (un peu comme un cafe leger), c est cancerigene et visiblement ca ne fait pas de bien aux dents, si j en crois les sourires d un genre particulier et tout rouges qu on croise par la.










Preparation de la mixture. Ici la noix de betel est pre-ecrasee, car notre homme n a plus de molaires pour la macher.














Vue depuis le balcon de ma guesthouse a Haputale, un matin brumeux. Ca vaut bien ses 4 euros la nuit non?



Encore une opportunite de mariage rencontree dans les montagnes!
Remarquez la deco d un genre particulier, qui fait fureur a travers le pays ; dans les tuk tuk, bus ou chambres d hotel, on retrouve toujours le meme genre de photos de bebes, de chatons ou autres images du meme gout un peu douteux a mes yeux d europeen...







Revoila un vendeur de noix de betel/tabac dans le train. Cette fois, de la noix de coco (etonnament rose) est ajoutee au melange pret a macher. Toujours aussi special, mais pas si degueu...

Bah ca je ne pouvais pas passer a cote! Moi qui aime bien faire la cueuillette dans la nature pour preparer mes propres infusions, je suis au paradis et me fais ma petite recolte de pur the des montagnes de Ceylan meticuleusement selectionne. On goutera ca au retour!
Je redescends de la montagne en bus. La pluie est torrentielle, et j hesite vraiment a sortir du vehicule en furie a mi-chemin. Pas d essuie glaces,  conduite vraiment extreme en permanence a la limite du derapage en bordure de precipice et dans les virages en epingles a cheveux. Je n ose meme pas regarder dehors et focalise sur les Bouddha clignotants alignes au dessus du pare brise. Faut croire que Bouddha existe et qu il nous a proteges, puisque je suis encore vivant... L experience routiere la plus terrifiante de ma vie, vraiment.


Retour a Arugam Bay avec mes potes allemands, Miro et Mareike, juste le temps de recuperer nos planches (qu on a prefere ne pas emmener a la montagne!) et de retourner a Midigama pour terminer le voyage. Sur la route, notre bus (encore fou) evite un elephant de justesse a la tombee de la nuit. Le genre de collision qui doit faire plus mal qu avec un chien! Au passage on s offre evidemment une derniere session sur la meilleure vague du pays, ou c est plutot petit. Resultat : severes entailles dans le dos de Miro...


Je vous parlais de l ambiance glauque des wine shops... Bienvenue en prison! Ca fait aussi un peu fumerie d opium avec plein d alcooliques completement defonces qui passent leur temps a boire et fumer. Le PMU version Sri Lankaise quoi.



A+!