samedi 11 février 2012

Autre regard sur Mahabalipuram

Bon me voila seul. C est un peu bizarre d un coup!

Premiere escale a Mahabalipuram qu on a deja visitee avec les parents. D accord c est plein de touristes blancs et ce n est donc certainement pas l Inde la plus authentique. Mais c est plus confortable pour mes debuts en solitaire, et je devrais pouvoir profiter des experiences de pas mal de voyageurs en sac a dos comme moi. 




 Premiere experience en bus pour quitter la ville ; ABS, clim, et toutes les options imaginables.
Le seul truc vraiment important, c est le klaxon, utilise quasiment en permanence. Il remplace les clignotants et previent les autres usagers de la route qu ils n ont pas interet a rester dans la trajectoire du bus. Une sorte de Vishnu (le dieu protecteur) du vehicule en fait. Ajoutons un Ganesh (le dieu elephant, qui porte bonheur) sur le retro et il n y a plus de dangers, on peut foncer!
                                                                              Chennai, une megalopole dans toute sa splendeur, qui denote franchement avec le reste...




Surprenant de trouver dans les rues de nombreuses affiches de prevention sanitaire, traitant de diverses pathologies.



 Sur le colossal chantier du futur metro aerien de Chennai, un echaffaudage qui ne donne pas envie d y grimper!













Me voila donc a Mahabalipuram. Je trouve une mini chambre sans fenetre et qui pue l humidite, que je negocie 350rp ( env 5eu) la nuit. La mer est a 50m et je suis dans le quartier commercant du bled, donc ambiance garantie.
Je decouvre rapidement qu il y a en moyenne 8h de coupure de courant chaque jour. Pas pratique dans ma piaule sans fenetre... J investis dans des bougies, a l ancienne, et c est plutot sympa.



Elles sont pour moi devenues un veritable embleme de l Inde et m accueillent sur la plage de Mahabalipuram ; revoici les omnipresentes vaches sacrees. Les egouts qui arrivent directement sur la plage constituent un abrevoir ideal.

En arriere plan, le spot de surf juste au pied du mythique shore temple. Ambiance ambiance...






Un joli Kolam, dessin porte bonheur que l on trouve sur le seuil de nombre d habitations. Un peu l equivalent de notre classique paillason "welcome."
Souvent blancs seulement, ils sont faits entre autres de poudre de riz et d epices, et sont donc ephemeres et refaits tres regulierement. Tout un art! 








Je sympathise avec l equipe du Shanti restaurant qui domine la plage. J avoue y passer beaucoup de temps quand je ne surfe pas. Plein de rencontres de voyageurs aussi  variees qu enrichissantes, et d indiens avec qui on rigole bien et s echange du vocabulaire francais-tamoul (ils sont tres friands de termes de drague bien entendu). Ambiance ultra relax et le temps qui s arrete. A un moment, on s est meme retrouves a 5 autour d une table a se demander si on etait jeudi ou vendredi... On a du abandonner la question faute de reperes. C est dire l etat d esprit qui regne ici!


J apprends petit a petit comment fonctionne l endroit. En fait, l administration de fer que j evoquais l autre jour n est la que pour decorer. Elle est si oppressante que tout la contourne. Tout se passe sous les tables, des histoires de drogue aux mafias des hotels et des rickshaws gerees elles memes par la caste des pecheurs, le tout plus ou moins chapeaute par la centrale nucleaire toute proche, a qui appartiendrait la plage...
Les notions d amitie et meme de famille s arretent la ou commence le royaume de l argent ; tout est monnayable. On entend des histoires incroyables de delation et autres batons dans les roues un peu partout...
Toute cette folie semble quand meme avoir quelques bons cotes. Par exemple, tous les restaus vendent de la biere sans licence ;  un ou deux verres et quelques milliers de roupies chaque mois verses a la police, et tout le monde est content.
92 pour cent de l economie serait ainsi souterraine...


Au milieu de tout ca les touristes, veritable carburant du systeme, sont heureux. Pour ma part je rencontre les surfeurs du coin. Bon moyen de tisser des liens facilement. Je louais un longboard au debut, mais maintenant qu on se connait un peu, les locaux me pretent leurs planches. D autant plus sympa qu ils n en ont pas assez pour eux memes et qu il faut parfois attendre son tour pour faire sa session!
Les vagues de 50cm ne sont pas incroyables mais tres jolies et avec une planche epaisse c est quand meme tres marrant. Petites prises de vitesse, petites manoeuvres et hop!
Mais surtout, cette temperature!!!!! Petits coups de chaud quand il faut ramer un bon coup!

Longues soirees au Shanti qui finissent parfois en feu sur la plage, balades tranquilles dans les rues ou les commercants commencent a me reconnaitre et donc a me laisser tranquille.

Demain je prends un petit cours de sculpture sur pierre (la grande specialite du coin), negocie contre 3 biscuits dans un shop, et je reserve un billet de train pour Hampi que tout le monde me recommande chaudement, des parents aux autres voyageurs en passant par les indiens...





 A bientot!








mercredi 8 février 2012

Derniers jours d'opulence


De la piscine de notre hôtel, au 6è étage, on surplombe Pondichéry. Impressionnant!


On se dirige vers la dernière étape de ce voyage pour les parents : Chennai, la 4è plus grande ville indienne. Une des rares villes du pays qui mêle des immeubles à ses quartiers de cabanes rustiques.
Certains coins sont vraiment riches et brillent de partout : marbre, façades de verre, publicités pour des bijoux énormes... Il faut dire que les indiens adorent tout ce bling bling que l'on trouve du plus mauvais goût!







De jolis sourires ça et là, surtout quand ils voient des blancs...








Il n'y a pas que des bouddhistes ou des hindous ici! Beaucoup d'églises aussi, avec plein d'indiens chrétiens, et du genre très très pratiquants.








Le musée du Fort st Georges à Chennai parle de l'époque des colons anglais. Pas gênés, les envahisseurs!
 J'aime bien le tableau suivant où l'on voit des colons se faire embarquer et chouchouter par des indiens soumis et dociles. J'aime bien, surtout quand on regarde la photo suivante, sur laquelle on s'aperçoit que le petit jeu se perpétue et que finalement certaines choses n'ont pas changé depuis le temps des colonies.







 "Hello Sir, please come in!"                                            Voilà ce à quoi on a droit dans nos hôtels. Personnellement, je déteste ce petit jeu, surtout quand on imagine le salaire et les conditions de travail du personnel. On a pu assister à quelques scènes de harcèlement moral de supérieur à subordonné vraiment révoltantes. Rappelons d'ailleurs que l'Inde est le pays de la hiérarchie : entre les castes, le machisme et une administration de fer, mieux vaut ne pas être une femme de bas statut social si l'on ne veut pas être considérée comme un animal...
Rajoutons là-dessus les nouveaux riches : sans que cela soit systématique, je retiens de ces gens leur manque d'altruisme, leur mépris affiché à l'égard des classes inférieures, leur manque de finesse (physique autant qu'intellectuelle) et j'en passe... Même si certains respirent heureusement le respect et l'intelligence.

Vraiment, la société en Inde semble être un phénomène aussi complexe que détonnant. Et pourtant, comme le reste, ça roule, on ne sait pas comment...


On se balade sur l'immense plage de la ville. Un peu de sable mélangé à des déchets et à quelques crottes, idéal pour aller se baigner dans la mer qui a la couleur et l'odeur des égouts! On ne fait que regarder, donc... Les indiens se posent moins de questions. Ils se baignent tout habillés (par pudeur?) mais ne s'aventurent jamais loin du bord, la natation ne devant pas être leur grand truc.

Sur ces images poétiques, c'est maintenant l'heure du dernier coucher de Soleil de ce voyage pour Papa et Maman qui repartent déjà demain pour la France.

C'est en revanche un nouveau voyage qui commence pour moi. Loin des grands hôtels, j'aurai peut-être plus de mal à entretenir le blog mais je ferai des efforts, promis!




mardi 7 février 2012

Transition de luxe

OK, je commence à m'habituer et à me sentir à l'aise ici. Faut dire aussi que se balader avec les parents qui commencent à maîtriser le sujet, et voyager dans leur voiture avec chauffeur, ça facilite pas mal les choses! La transition est très douce. L'hébergement est bien occidental aussi, beaucoup trop même ; hôtels luxueux avec clim, ascenseur, piscine, insecticide, restau, lounge et j'en passe... Vraiment pas fait pour moi, même si c'est bien confortable!


                                                       La vue du jardin de notre hôtel                                                                                              (la plage est juste au fond, derrière la piscine...)

Dans la rue c'est sympa. Ca grouille vraiment de partout mais tout est en équilibre et ça roule. Sensation difficile à expliquer. Toutes les situations sont très très limites (surtout la circulation), mais ça passe toujours!





Une vache dans son environnement naturel en centre ville...







On visite des temples et des marchés, on se balade un peu partout.

On passe à Auroville, ville expérimentale genre utopie hippie, mais on est côté touristes et c'est difficile de se rendre compte de ce que ça vaut vraiment dans le fond. D'après ce que j'ai rapidement retenu, on y revendique, entre autres, indépendance à toute religion, liberté, et épanouissement spirituel dans la "conscience divine". Bon, il y a quand même cette "Mère", la française à l'origine du projet dans les sixties, et Sri Aurobindo le maître à penser, qui sont un peu vénérés comme des dieux.
Mais j'ai surtout retenu qu'il était impossible de juger cette expérience sans l'avoir soi-même vécue.

Le grand banyan centenaire, centre originel d'Auroville



Le Matrimandir, centre spirituel d'Auroville 



En s'arrêtant jouer avec des mimosas pudicas trouvés par hasard sur le bord d'un chemin (plantes qui se recroquevillent quand on les touche), on se fait surprendre par un scolopendre qui débarque de nulle part... Faune et flore exotiques!


Pondichéry


L'ancienne ville française est bien redevenue indienne, c'est très clair. Mais l'atmosphère y est différente de ce que j'ai vu jusqu'ici. C'est très propre, aux égouts à ciel ouvert près, et l'ambiance est tranquille, malgré l'enivrant concert de klaxons et de moteurs en tous genres. On zone dans les rues, flâne sur le front de mer au milieu de touristes d'Inde et d'ailleurs, et se risque aussi à goûter de la nourriture vendue à même le trottoir.

On visite un atelier de broderie, "le fils d'Indra", asso créée en 1969 par des français pour donner du travail à des femmes démunies. Travail artistique de fourmis pour plus de 200 femmes qui sont fières de nous présenter leurs oeuvres.








Je découvre au passage que mes cheveux provoquent chez les indiennes tout un tas de réactions bizarres et je me retrouve vite à me faire recoiffer par plusieurs d'entre elles qui sont mortes de rire. Jamais eu autant de succès!

















Sinon en vrac : on mange chez des indiens très très sympas que mes parents ont rencontrés par l'intermédiaire de l'international "club 41" dont mon père fait partie. Que des plats nouveaux, délicieux et colorés dont on nous gave jusqu'à plus faim.
Et je me fais "bénir" par un éléphant que son cornac a bien dressé ; les passants lui mettent une pièce dans la trompe et il vient vous caresser la tête de son puissant et délicat appendice nasal... Quelle bestiole étrange!