samedi 14 avril 2012

Sweet home Normandie!


Par Ganesh! Ca fait du bien de rentrer a la maison! Merci a Anna et Clement d etre venus me chercher a Rouen, sans quoi ca sentait encore le plan galere...
Le lendemain de mon retour, j ai un rendez-vous pro chez une dentiste a Cherbourg. Allez hop, direct dans le bain, les pieds sur terre et la tete encore loin dans les nuages.

A peine sorti du cabinet, mon instinct me guide irresistiblement vers ma Hague adoree.
Le temps est magnifique et la chaleur du grand Soleil se mele a la fraicheur du vent de nord-est dans un subtil equilibre. Je me sens leger et j ai l impression de respirer comme ca ne m etait plus arrive depuis mon depart il y a 2 mois! Le printemps est deja la et me donne l occasion d improviser une petite cueillette sauvage ; nombrils de Venus, violettes, primeveres, lierre terrestre et plantain agrementeront le menu de ce soir.
Je retrouve les sensations normandes que j avais laissees la, presque oubliees, et celles-ci me revelent enfin tout le sens du grand voyage qui trouve de lui-meme sa conclusion, claire comme le ciel...
J achete sans avoir besoin de reflechir une baguette, du camembert et du cidre pour le gouter, et je prends d un coup conscience de ce qui m a manque durant les 2 derniers mois : l air, les odeurs, les gouts, les gens, les animaux, les paysages, la nature... Maintenant je le sais : aucun paradis ne vaut son propre chez-soi.

En fait, meme si je reve deja de repartir, je crois que plus je voyage, plus je suis normand!






A bientôt pour de nouvelles megasurfdestroy adventures !



dimanche 8 avril 2012

Dernieres gouttes de surf a Midigama et galere indo-cinghalaise de Colombo a Chennai!



Bon, j ecris maintenant depuis la Normandie, mais ma tete est encore au Sri Lanka, donc c est encore aussi authentique que si je redigeais de la-bas!

Il me reste 2 jours de voyage, et il est donc temps de regagner Midigama pour y recuperer mon telephone egare dans le taxi qui m a amene a Arugam Bay il y a 10 jours. Je retrouve l ambiance "mafia segregationniste" mais tellement surf paradise de Ram s guesthouse. Je n ai vraiment pas envie de rentrer et je veux profiter jusqu a la derniere goutte d ecume, jusqu au dernier rayon de soleil et jusqu au mon dernier nanogramme d adrenaline : l ambiance n est plus a 100 mais au moins a 2000% surf! Je ride comme jamais et ignore totalement le corail qui attend patiemment ses proies sous les gros tubes bleus de Ram s right ; je n ai pas grand chose a perdre et prend tous les risques, avec des recompenses de circonstance a la cle.
"I am Superman, yehaaaaa!"
Idem le lendemain ou finalement je reporte mon depart en tuk tuk de 24h pour pouvoir profiter encore et encore! Je suis d autant plus motive que j ai vu les conditions atmospheriques et marines qui m attendent en Normandie : le decalage du retour ne sera pas qu horaire, mais aussi thermique et surfistique!

En plus, le spot de Rams est en forme et le potentiel est la pour un maximum de sensations!


Les levres epaisses fracassent des planches tandis que le corail scarifie de nombreux dos, bras et jambes... Wahoooooo!

Et chose promise, chose due, je rends une derniere visite a mes amis de debut de voyage, Bandara et la famille Amarathunga sur la route de Colombo. Comme prevu, la famille compte desormais un membre de plus : bienvenue a Britney!

Apres un apero de depart, j embarque avec Bandara pour l aeroport de Colombo ; mon dernier trajet de nuit en tuk tuk dure plus de 2 heures et Bandara qui a decide de m accompagner pour illustrer une ultime fois l hospitalite cinghalaise, ne peut se retenir de s arreter dans un wine shop pour faire le plein de bieres pour la route (heureusement notre chauffeur reste sobre!).



Bad trip avec la mafia touristique gouvernementale Indo-cinghalaise


He oui, tout le voyage s est bien passe, et on peut presque par consequent dire qu il manque quelque chose... La traditionnelle petite galere du voyageur que j attendais presque depuis le debut arrive enfin!
Je vais essayer de ne pas trop detailler l histoire ici car elle est naturellement un brin compliquee et tres riche en rebondissements. Si vous aimez les casse-tete administratifs, bienvenue dans ce chapitre. Sinon je vous recommande de passer votre chemin!

Pour resumer, lorsqu on quitte l Inde, il est interdit d y retourner avant 2 mois. J ai prevu d y transiter, mais cette loi de "no re-entry" ne me concerne vraisemblablement pas puisque je ne fais que transiter par la zone internationale de l aeroport de Chennai sans devoir en sortir ; aucune condition de visa ne doit donc s appliquer. Mais a l  enregistrement de mes bagages, et apres debat entre les preposes de Sri Lankan Airlines, on me dit que je vais devoir recuperer tous mes sacs lors de mon escale a Chennai, pour une raison que j ignore. Je comprends donc que je vais devoir sortir de l aeroport et presenter mon visa... qui n est plus valable puisque j etais en Inde il y a moins de 2 mois!
On me declare donc, en toute simplicite et avec un petit sourire en coin : "sorry mister, you cannot go", et on m indique la marche a suivre : me galerer a Colombo que je ne connais pas du tout, faire une demande de "re-entry visa" et changer mes billets d avion, en m affirmant que le delai pour tout ca ne devrait pas exceder 1 semaine. Mais je bosse dans 5 jours en France et mon visa sri lankais expire apres demain! Je n en crois pas mes oreilles et tout ce que je peux faire maintenant, c est etre tres enerve et depenser 20 euros de taxi pour tourner 1 heure a la recherche d un hotel cher dans la capitale, hautement militarisee.

Le lendemain, j entame les demarches. Evidemment, l ambassade ouvre a 9h30 (enfin plutot 45) et ferme a midi. On m y dit que si je veux pouvoir quitter le pays demain soir, je dois revenir aujourd hui avant midi avec mon nouveau billet d avion, que je ne sais meme pas ni ou ni comment changer, puisqu il fait intervenir govoyages, air india et sri lankan airlines.
Direction donc les bureaux de sri lankan et d air india ou on me recoit toujours en me disant "oooh, visa problem" avec les memes petits sourires un peu narquois, qui semblent exprimer "on connait bien ce genre de situation, et toi on va bien te pomper ton fric, pauvre con de touriste, hehehe!".

Pour donner une idee de la situation kafkaienne ; pour obtenir mon visa, il me faut presenter un billet d avion a l ambassade, et pour obtenir ce billet, il faut que je sache quand j aurai mon visa, ce que l ambassade ne peut pas me certifier. De plus, Air India, qui se charge de changer la date de mon billet, a vendu le premier de mes 3 vols prevus a sri lankan airlines qui se reserve le droit d annuler ma reservation si celle ci n est pas validee suffisamment tot. Pour couronner le tout, mon visa sri lankais expire demain soir, et si je ne parviens pas a prendre l avion avant, j aurai tout gagne : je serai en situation illegale ici et aurai besoin de recommencer toutes les etapes administratives, en plus d avoir a demander une extension de visa sri lankais. Evidemment, dans 48 heures j ai un RDV pro en France avec une dentiste qui part en vacances dans la foulee...
Et si je rate le coche de l avion de demain, j aurai en plus de tout ca a attendre que le week end se termine pour que les differents bureaux rouvrent!

Bref, j ai d un coup une autre vision du Sri Lanka...

Dans mon malheur, j ai la chance de rencontrer un jeune anarchiste allemand qui semble s amuser autant que moi dans les differents bureaux. On decide de partager ma chambre d hotel (qui est en fait un hotel de passe) afin de minimiser les frais et de se soutenir mutuellement. Lui etait en Inde il y a 1 semaine et voulait passer quelques jours au Sri Lanka avant de revenir en Inde, ce qui est bien sur interdit. Sauf qu a sa sortie d Inde, plusieurs officiers de l immigration lui ont certifie qu il pourrait revenir sans aucun re-entry visa ni aucun probleme. Mais comme souvent dans ces pays, il ne faut faire confiance a personne, y compris aux specialistes. Du coup, meme sort que moi!

Je passe les details complementaires (encore plein de contradictions et d engueulades dans plein de bureaux), mais je suis maintenant convaincu que tout cela est un peu voulu et organise par les administrations indienne et sri lankaise, et ca se voit dans les sourires qui recoivent votre argent lorsque vous payez le re-entry visa, le changement de billet d avion, ou encore au moment ou on vous refuse a l aeroport, vous projetant sans pitie au coeur de la spirale infernale.
 Autre indice d ailleurs, a la sortie de mon avion a Chennai, l entree dans la zone de transit international est purement et simplement cadenassee, m obligeant effectivement a sortir de l aeroport pour y rerentrer 20 metres plus loin, et justifiant ainsi ce foutu visa. Tout ceci n est en fait qu un simple business, tres tres efficace je dois dire, puisqu il a permis aux 2 pays complices de me soutirer environ 300 euros en 2 jours, soit ce que je depensais en plus de 3 semaines en rythme de croisiere pendant le voyage.

A Chennai, apres une nuit blanche passee assis comme un clochard au milieu des dechets du parking de l aeroport (interdiction de rerentrer dans le hall plus de 3h avant le vol!), je teste un peu les officiers de l immigration, qui se contredisent tous au sujet de la necessite d avoir un visa dans mon cas. Chacun d entre eux affirme savoir, mais aucun ne me donne d explication valable, et surtout tous invoquent une raison differente : ils sont aussi perdus que moi!!! Bref, je suis content quand meme d avoir obtenu ce re-entry visa, sans lequel on m aurait peut-etre renvoye a Colombo, la case depart, mais avec un visa sri lankais tout fraichement expire, ce qui aurait signifie sejour en prison pendant quelques heures ou quelques jours...


Pour etre positif, cette onereuse, humiliante et stressante mesaventure m aura permis de decouvrir Colombo que je n aurais probablement jamais exploree autrement!

Quelques photos pour se reposer les neurones maintenant...












L autel christiano-bouddhiste de notre hotel de passe


























Importante propagande d apres-guerre (ou entre deux guerres?) dans les rues de Colombo, ou l on n aime pas du tout les americains!






























Et on ne lesine pas sur la puissance des images...















 Mon pote d infortune, Leo le punk allemand. Par provocation, il effectue les demarches d obtention du visa et le passage de frontiere avec un t-shirt "refugees welcome, bring your family!"

On passe une soiree biere, beedees et noix de betel a l hotel, pour oublier les incertitudes que nous reserve l avenir proche.
















 
Meme si on est profondement ecoeures par ce qui nous arrive, on est bien soulages d avoir pu obtenir nos foutus tampons! On les brandit ici fierement entre les rails et la plage de Colombo.
Le pere de Leo est tres ami avec un important politicien local, qu on a appele pour tenter de faire pression sur l ambassade indienne afin d accelerer la procedure d obtention des visas. On ne sait pas si ca a vraiment ete efficace, mais on est tires d affaire et c est le principal!










Retour long mais tranquille, supervise par Bouddha qui nous accueille ici a l aeroport de Delhi

















A+ pour la conclusion de tout ce voyage.


Vive le surf et mort a l administration!!!






























Surf alert a Arugam Bay, tea train adventures in the hill country

Hello, message un peu rapide car ca commence a sentir la precipitation de fin de voyage, snif!

Surf alert a Arugam Bay

Les previsions sont sans appel ; de la houle sud sud est va rentrer! Un taxi m emmene donc en urgence a Arugam bay sur la cote est. Arugam point est la meilleure vague du pays ; elle est mondialement connue et prise d assaut des le debut de saison. Mais voila, la saison surf commence habituellement plutot fin Avril et tous les hotels sont pour l instant vides, ce qui signifie des vagues d exception sans monde et des prix encore abordables... Je loge dans une guesthouse posee sur la plage pour 7 euros la nuit (donc deja relativement chere), et j y retrouve quelques surfeurs de Midigama qui ont flaire le coup de surf.

Des vagues de 200 metres de long presque pour moi tout seul! A certaines heures meme, ma solitude au peak n est interrompue que par une tortue ou un poisson volant qui passent... J avoue que les conditions generales sont assez incroyables, presque indecentes! Ajoutez a ca de belles dunes, de l eau vraiment trop chaude et le Soleil hyper violent apres 9h du matin, et vous y etes.
Le premier matin, off shore evidemment, je m offre le luxe extreme de m enfiler 4 tubes sur la meme vague... wahoooooo ok, je ne suis vraiment pas venu pour rien!
Le fond est rocheux et plat, mais on voit parfois de belles coupures, surtout dans les sections creuses ou ca peut etre hyper shallow quand les vagues sont petites.

En live ca donne ca : (faut se rappeler que c est relativement petit et que seul le tout debut de la vague fonctionne ; il parait que quand c est gros, c est au moins 4 fois plus long!!! )





Pour changer un peu on part parfois surfer a whisky point a 10 km, soit 20 mn en tuk tuk. Point break tres marrant sur fond de sable qui finit en close out backwash shorebreak, ce qui me plait bien!

Intrus a la guesthouse...

Anti moustique local, helas impuissant face aux enormes cafards qui rodent de temps en temps dans mon lit, et aux milliers de petites fourmis super speed qui vous grimpent sur les jambes des que vous posez un pied au sol de votre chambre.

Une copine allemande se fera reveiller au milieu de la nuit par un gros rat assis sur sa main...















Tea train adventures at the hill country


Apres 4-5 jours d oversurfing de folie a Arugam, il ne me reste plus beaucoup de temps avant de rentrer en France et il faut absolument faire un tour dans les montagnes, au centre du pays, car il n y a pas que la mer au Sri Lanka, et ce serait dommage de passer a cote du reste. Et puis mon corps ne sera pas contre une petite pause, ca fait au moins 15 jours que je surfe quotidiennement jusqu a saturation physique...


Bienvenue a Haputale, a plus de 1000 metres d altitude, ou la temperature est bien agreable! D apres ce qu on me dit, la saison des pluies a commence la veille de mon arrivee, donc le radieux Soleil matinal laisse place a la pluie tous les jours de 15h jusqu a la nuit!
Pas grave, il suffit de se lever tot pour profiter des merveilleux paysages de plantations de the dans une lumiere spectaculaire.



Dans les montagnes, je prends pas mal le train, qui est ideal pour rallier les principales villes du coin sans risquer sa vie en bus, tout en admirant les paysages et en rencontrant des locaux.

J oublie mon sac de souvenirs en descendant de mon wagon. Pas de probleme, il suffit d appeler la gare suivante pour qu ils me le reexpedient par le train suivant, sans aucun frais et avec le sourire. Y a des petits trucs comme ca qui sont bien appreciables ici.

Je passe une nuit a Nuwara Eliya (2000metres) surnommee "Little England", meme si a part le climat, je ne vois pas trop le rapport avec l Angleterre (un peu comme Pondicherry qui est supposee etre une ville frenchie en Inde, mais qui est en fait surtout une ville indienne je trouve!).
Il fait 10 degres le matin, et comme dans toutes les villes du Sri Lanka, il y a un paquet de wine shops (ces boutiques specialisees dans la vente d alcools et tabacs), toujours tres glauques!

Je visite une fabrique de the, et rencontre des paysans vraiment sympas dans les plantations.






A la gare de Haputale, ce tres sympathique homme de 82 ans m offre mon premier shoot tabac/noix de betel. Le mix est roule dans une feuille de je ne sais quoi avec de la chaux, avant d etre mache puis crache. Tout le monde fait ca ici alors allons y!
C est pas tres bon, l effet stimulant est assez discret (un peu comme un cafe leger), c est cancerigene et visiblement ca ne fait pas de bien aux dents, si j en crois les sourires d un genre particulier et tout rouges qu on croise par la.










Preparation de la mixture. Ici la noix de betel est pre-ecrasee, car notre homme n a plus de molaires pour la macher.














Vue depuis le balcon de ma guesthouse a Haputale, un matin brumeux. Ca vaut bien ses 4 euros la nuit non?



Encore une opportunite de mariage rencontree dans les montagnes!
Remarquez la deco d un genre particulier, qui fait fureur a travers le pays ; dans les tuk tuk, bus ou chambres d hotel, on retrouve toujours le meme genre de photos de bebes, de chatons ou autres images du meme gout un peu douteux a mes yeux d europeen...







Revoila un vendeur de noix de betel/tabac dans le train. Cette fois, de la noix de coco (etonnament rose) est ajoutee au melange pret a macher. Toujours aussi special, mais pas si degueu...

Bah ca je ne pouvais pas passer a cote! Moi qui aime bien faire la cueuillette dans la nature pour preparer mes propres infusions, je suis au paradis et me fais ma petite recolte de pur the des montagnes de Ceylan meticuleusement selectionne. On goutera ca au retour!
Je redescends de la montagne en bus. La pluie est torrentielle, et j hesite vraiment a sortir du vehicule en furie a mi-chemin. Pas d essuie glaces,  conduite vraiment extreme en permanence a la limite du derapage en bordure de precipice et dans les virages en epingles a cheveux. Je n ose meme pas regarder dehors et focalise sur les Bouddha clignotants alignes au dessus du pare brise. Faut croire que Bouddha existe et qu il nous a proteges, puisque je suis encore vivant... L experience routiere la plus terrifiante de ma vie, vraiment.


Retour a Arugam Bay avec mes potes allemands, Miro et Mareike, juste le temps de recuperer nos planches (qu on a prefere ne pas emmener a la montagne!) et de retourner a Midigama pour terminer le voyage. Sur la route, notre bus (encore fou) evite un elephant de justesse a la tombee de la nuit. Le genre de collision qui doit faire plus mal qu avec un chien! Au passage on s offre evidemment une derniere session sur la meilleure vague du pays, ou c est plutot petit. Resultat : severes entailles dans le dos de Miro...


Je vous parlais de l ambiance glauque des wine shops... Bienvenue en prison! Ca fait aussi un peu fumerie d opium avec plein d alcooliques completement defonces qui passent leur temps a boire et fumer. Le PMU version Sri Lankaise quoi.



A+!

mercredi 21 mars 2012

Midigama : surfer, manger, dormir et surfer encore!!!

Eh ben moi qui avais prevu de decouvrir le Sri Lanka tout en surfant eventuellement un coup de temps en temps, j ai apporte quelques nuances a mes projets. Je me suis fait attraper par la spirale infernale du surf, et impossible d en sortir! Je pense qu il y a pire dans le genre spirale infernale, et c est avec plaisir  que je me laisse embarquer.
Du coup, a part de l eau toujours aussi chaude et bleue, des vagues tres marrantes et des histoires de tortues, je n ai pas grand chose a raconter!

En gros, c est la routine : reveil a 5h30, 2h de surf, petit dej devant le spot, re-surf, sieste vers 10h, repas, re-sieste (ben oui c est crevant de ramer!), et re-surf avant la nuit... pfff quelle galere!

Du coup je suis surmotive et retrouve la forme de mes 20 ans (!).

L ambiance est toujours a la segregation envers les sri lankais et c est toujours aussi dommage. Je trouve aussi l attrait general des locaux pour l argent de plus en plus palpable, meme s il reste infiniment plus discret qu en Inde. Peu importe finalement ; dans l eau, pas question de capital : juste du pur concentre de vie!

 Les vagues sont ideales pour progresser et certaines permettent meme de s offrir quelques sensations tres intenses au dessus du corail...


Lazy left




Voici la bien nommee Lazy left : une gauche longue et assez molle ideale pour bosser les grandes courbes. Et c est a 200m de ma chambre... J y croise assez souvent des tortues et nage un peu avec elles. Il parait que crocos de mer et requins seraient parfois de passage, meme si aucune attaque n a jusque la ete recensee.
La vague est vraiment tranquille, mais attention au reef qui n est parfois pas loin sous la planche! Heureusement, les rochers du fond sont assez plats et les collisions ne laissent pas de sequelles.



Comme partout sur Terre, il y a des moments a eviter si l on n aime pas la foule

















Lazy left vue de la plage de Ram s guesthouse...
Les poteaux que l on voit dans l eau servent de sieges aux pecheurs.














Toujours la meme, par un chaud apres-midi vente. Belles couleurs!

Les jeunes surfeurs locaux sont en general plutot petits, maigres, tres vifs et toujours souriants ; j ai toujours envie de les appeler "les petits indonesiens", tant leur glisse fluide et leur look me rappelle ceux des javanais






Ram s


Ma chambre est a environ 15 metres de la plage de Ram s, et juste en face, il y a Ram s peak, avec une gauche et une droite... Ambiance rochers, coraux, oursins et vagues plus techniques. Ils auraient presque pu ecrire, a l entree de la guesthouse : "Foreigners only, beginners forbidden, (et welcome quand meme)"!








 La gauche reste assez facile et permet d envoyer rollers ou floaters a pleine vitesse, ce qui decape le corps et l esprit!













La droite est beaucoup plus precise ; une vraie vague de reef comme a la tele! Du coup c est beaucoup plus chaud aussi, et on y voit des planches cassees. Un take off assez cool puis une grosse section creuse carrement imprevisible dans laquelle il faut savoir improviser instantanement en situation critique! Le reef est a quelques dizaines de centimetres sous la vague et la moindre erreur ne pardonne pas : c est visite du fond, avant de manger toute la serie qui vient derriere, coince au pire endroit. Moi je dis "vive les chaussons", contrairement a la plupart des autres gars qui preferent se decouper un peu plus les pieds a chaque tube rate.


Chaud devant!!! (le gars a gauche donne une echelle)





Ici pas d echelle, mais c est beaucoup plus gros qu il n y parait.
Avec ces superbes couleurs, le corail et la transparence de l eau, je n ai qu un regret : ne pas avoir emmene la gocam! Mais j avais trop peur de la perdre en Inde...

L avantage de cette vague un peu craignos, c est qu il est rare d y croiser plus de 3 ou 4 autres surfeurs...

Et en mouvement, ca donne ca (quand ca marche bien)...

Un coup de temps en temps, je me rends au village voisin de Welligama, pour faire des courses et changer d air! Car il n y a pas que Ram s guesthouse au Sri Lanka et il serait dommage de passer a cote de toutes ces rencontres extremement amicales de la rue.



Et ce matin, je me suis fait a peine egratigner par les dents d un chien tres sympa sur la plage, en jouant avec lui... Mais ici, la rage sevit... Resultat, meme si je suis vaccine, encore un tour a l hosto du coin, au lieu de surfer "the biggest Cabalana ever" (un spot a quelques km), selon un surfeur.
He oui, cette nuit une grosse houle est rentree!
Mais ici on ne rigole pas avec la rage qui tue plein de gens tous les ans, alors toute la guesthouse s est mobilisee pour tenter d identifier le chien en question et m emmener a l hopital.
Les Sri Lankais ne comprennent vraiment pas comment on peut etre assez debile pour jouer avec un chien, meme sympa... Oui je le reconnais, grosse erreur de debutant de ma part, mais j ai compris la lecon!
Tant pis pour Cabalana, je suis maintenant hors de danger et demain je pense me rendre a Arugam Bay, a 7 heures de route plus a l est, ou la meilleure vague du pays devrait fonctionner avant la saison, qui y debute theoriquement fin Avril. J ai donc bon espoir de surfer des vagues incroyables sans la foule agressive qui peuple le spot de Mai a Novembre...

A+!

mercredi 14 mars 2012

De Bentota a Midigama

Bentota et sa region

Je suis vraiment chouchoute par mes hotes pendant mon immersion en milieu sri lankais.
Bandara est vraiment fier de m initier a la culture de son pays, tandis que Dickson me prouve qu ici on sait profiter des choses simples de la vie!
On me trimballe a droite a gauche chez les amis et la famille, on passe un apres midi a prendre l apero  aux chutes d eau du coin (he oui, ici comme en Inde, ca picole pas mal!), et j ai meme droit a un petit tour au cirque.






Une nature tres vivante et qui n est pas sans rappeler l indonesie...



On me suit et m assiste dans toutes mes demarches, meme quand mon otite fait des siennes et me fiche une fievre qui me vaut un detour de quelques heures a l hopital (heureusement tout est tres vite rentre dans l ordre grace a un vrai medecin cette fois (merci aussi a Nicoco pour son assistance a distance!)).
Bref, je suis bien entoure et rencontre plein de sri lankais tous plus accueuillants les uns que les autres. Certaines rencontres sont vraiment bouleversantes, comme avec ce viel homme qui semble totalement aux anges de m accueuillir chez lui (meme s il ne parle pas un mot d anglais), pour m offrir a manger en me montrant les photos de sa famille et de son fils mort a la guerre en 2001.

He oui, la guerre n est vraiment pas loin : elle est officiellement terminee depuis 2009, et si une importante propagande tente d enfoncer le clou de la defaite des tigres tamouls, les choses ne semblent pas vraiment resolues dans le fond.


Midigama, paradis vs tourisme

Le bus qui m amene a Midigama est conduit par un fou furieux (un chauffeur local quoi). Heureusement, la route longe la jolie cote et il y a des clips musicaux a la tele, ce qui permet de penser a autre chose qu aux dangers plus que reels de la circulation demente.


Excellente deco bouddhiste modern style!









Je debarque a Ram s guesthouse, posee sous les cocotiers qui bordent la plage. Un reef sympa en face, une longue gauche 200 metres plus loin, et en fait plein de spots facilement accessibles a pied ou en tuk-tuk. Des vagues faciles ou pour surfeurs confirmes, longues, courtes, rapides ou lentes, y en a pour tous les gouts! Il faut accepter de les partager avec les grosses tortues que l on croise frequemment dans l eau bleue et transparente a 28 degres...



Je ne sais pas quelle est votre representation du paradis. La mienne pourrait ressembler a peu pres a ca...














Puisqu il faut un bemol a tout ca et pour justifier le titre (paradis vs tourisme), l endroit est... reserve aux etrangers. Quelle horreur! Heureusement, les employes sont tous du coin quand meme. Ils m expliquent que cette segregation est coutume et qu ici tout est fait pour le touriste roi, alors que le sri lankais est generalement mal venu, comme dans certaines soirees gratuites pour les blancs et hors de prix pour les locaux...
Pour justifier ca, les proprietaires des differentes guesthouses pretextent que les sri lankais posent de nombreux problemes aux touristes etrangers, a commencer par les vols et le harcelement sexuel.

Dans le meme genre, on m interdit presque d emprunter les tuk-tuks a l exterieur de l etablissement, au profit de ceux affilies a celui-ci bien sur. Car ceux de la rue seraient une mafia selon mon hote. Et evidemment, les chauffeurs de la rue disent que les tuk-tuks de la guesthouse sont la veritable pegre locale...
Au milieu de tout ca, je ne sais pas du tout qui croire, mais ce qui est sur, c est que les touristes suscitent des convoitises, ce qui pourrit tout.
Le Sri Lanka a ete envahi par les tamouls, puis par les colons anglais, portugais et hollandais. Maintenant que la guerre est enfin a peu pres finie, les touristes debarquent et s imposent a leur tour ; tous les prix s adaptent au pouvoir d achat des occidentaux, enrichissant les sri lankais investis dans les activites touristiques, et laissant les autres voir leur niveau de vie diminuer...

Je me sens tres mal et j ai tres honte de participer a ca , surtout apres l accueil que j ai eu la semaine derniere!
Bon, je ne vais pas m empecher de profiter pour autant, mais sacre bemol quand meme...



Allez, petit coucher de Soleil sur le spot de lazy left pour finir sur une touche positive quand meme, car y a pas a dire, c est vraiment trop bien ici!
Demain, ce sera comme tous les jours :  reveil aux alentours de 6h pour profiter du surf, probablement sur les spots de coconut ou plantations ou il y aura 1m a 1m50 sans vent et sans foule, puis glandage, plage et rencontres l apres midi alors que le Soleil tape dur et que le vent thermique rend les vagues moins belles, puis encore un petit coup de surf au sunset...
Oui, Midigama a bien des allures de paradis!

A+!

jeudi 8 mars 2012

Welcome to Sri Lanka!

Ayubowan! (Bonjour, ou litteralement ``longue vie``)


Petit vol tranquille depuis Chennai, jusqu a 15 minutes avant l arrivee, quand l avion est pris dans de violentes turbulences. Ca secoue dur, on a l impression d atterrir dans une foret de sequoias en pleine montagne! On se croirait dans un film, avec les lumieres qui clignotent, et des gens qui commencent a crier... Mais bon, on ne va pas mourir avant d avoir vu le Sri Lanka, quand meme! L hotesse me confirmera que c etait plutot severe, mais  c est la routine pour elle... Quant a moi, je pense que je ne refuserai pas un bon apero avant de remonter dans un avion!

16h30 : Je debarque dans l inconnu et je ne sais meme pas encore ou j ai envie d aller! J ai ``oublie`` de jeter un oeil a mon lonely planet avant de partir. Mais fort de mon experience indienne, je ne me laisse pas intimider par le Sri Lanka, que certains routards boudent car le pays est repute ``trop facile`` : on m en a souvent parle comme ``l Inde sans ses inconvenients``. Ca sonne plutot pas mal je trouve, et je me sens d emblee en confiance. En plus, la majorite religieuse est bouddhiste, et les gens sont donc supposes etre tres zen et accueillants. En fait, ca se sent immediatement a la sortie de l aeroport : les voila les sourires que j ai eu tant de mal a trouver en Inde!

Je refuse la facilite et surtout le tarif des taxis et monte dans la navette gratuite de l aeroport. J ignore ou elle va, mais comme je n ai pas de projet, je n ai pas grand chose a perdre!
Dans le bus, je rencontre Dickson, un local qui rentre de Singapour, charge de cadeaux pour sa femme et son fils. Il me propose de venir chez lui, et comme il a vraiment l air sympa, je le suis.

Voila comment je me retrouve, apres plusieurs heures bus, a passer ma premiere nuit dans leur maison familiale, a partager leur repas et leur... french Brandy ramene de Singapour!
Je n ai aucune idee d ou on peut bien etre dans le pays...




Dickson, son fils Shane, et sa femme Pereira, enceinte jusqu au cou... D ici la fin de mon voyage, la famille se sera agrandi!


Un debut d otite me travaille : ca m apprendra a surfer a la sortie des egouts indiens avec les oreilles pleines d exostoses. Je file a la pharmacie ou on me file de la vitamine C et 2 gelules d amoxicilline, traitement guere convaincant...
Je consulte quand meme un medecin le lendemain : apres 1 minute 30 d auscultation le diagnostic est sans appel : ``no ear infection at all, but throat infection``. Il n a meme pas examine mon oreille! Du coup, j ai un paquet de gelules parfois non identifiees a manger, mais heureusement, Nicoco est la pour une consultation plus rassurante par e mail!
Du coup on verra plus tard pour le surf, mais ce n est pas grave, car il y a plein d autres trucs interessants a faire.

Le deuxieme jour, on bouge a Bentota, cite balneaire ou la famille possede un petit hotel plante dans un cadre idyllique, sur la rive d une immense lagune... Dickson me fait un prix d ami : 1000rp sri lankaises la nuit (env 6 eu), soit le tarif qu il fait aux ``couples sri lankais de passage pour 1 ou 2 heures``.









Comment dire... La vie y est si paisible! Le soir, on part en barque sur la lagune pour un apero/repas au clair de Lune. Demain, c est  ``Poya day``, c est a dire jour de pleine Lune et donc ferie.
On boit de l arrak, alcool de noix de coco a 33% et on rigole pas mal.
Bandara, le tres cultive maitre d hotel, docteur en anthropologie politique, specialiste du conflit cinghalais/tamoul et ami du president sri lankais, m apprend plein de trucs. Il a etudie a Jokjakarta, ville javanaise qu on a visitee avec Thomas, et du coup on cause meme le bahasa indonesia! Certains sri lankais semblent etre de grands voyageurs.



Les voisins debarquent plus tard, et on passe une partie de la nuit a pecher : un filet leste est lance, puis immediatement recupere a la nage. Ensuite, y a plus qu a recuperer les poissons pris au piege. Et  y en a un paquet!
Les flics passent, regardent, font un grand sourire et un signe amical de la main, puis disparaissent. Contrairement a chez nous, ils ne sont pas la pour assurer la repression de la population, mais bien pour l aider... En tout cas, c est ce qu ils revendiquent et aussi ce que j entends dire partout.
Tout le monde est sympa et souriant. Meme les alligators seraient ``friendly``! Quel pays merveilleux!
On boit ensuite pas mal de totty, alcool de noix de coco fermente maison, qui une fois distille, donne l arrak. C est totalement illegal, mais ``mama kaa maa thi ra bonne`` (j aime boire du tooty)!!!










On visite la ferme des tortues. Elle rachete les oeufs trouves sur la plage par les pecheurs pour eviter qu ils ne soient manges par des humains, puis elle relache les bebes tortues apres eclosion.

Hehehe, c est pas la grande classe, ca, peut etre? 

Comme en Inde, certaines filles ne sont pas farouches : ``Hello, you are beautiful, where are you from?``
Certaines sont vraiment tres jolies, mais ici encore, c est mariage sinon rien. C est a voir... En tout cas, tout le monde me dit que je suis le bienvenu si un jour je veux fuir mon pays qui prend, d apres ce que j ai encore lu sur le net aujourd hui, des orientations politiques toujours plus inquietantes...






Encore de l arrak et des balades en barque sur la lagune entouree d une jungle luxuriante...




...Et des familles qui se bousculent pour m inviter a partager un the ou une noix de coco...

Ils ont vraiment l air trop contents de m avoir chez eux (meme s ils ne sourient que rarement pendant les photos), et ca tombe bien, je suis trop content d etre chez eux!






Oui, ce pays s annonce plus que merveilleux. Les sri lankais font une affaire personnelle de ma securite et de la reussite de mon sejour. Par exemple, alors que j ecris ces lignes, je suis escorte par Dickson et Bandara. J espere juste qu ils ne seront pas trop etouffants quand meme!
Tout a l heure, c est massage ayurvedique (medecine traditionnelle a base de plantes) en perspective. En esperant que ca vienne a bout de mon otite!

A bientot!